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Paludisme
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La Maladie
Le paludisme (la malaria) est la plus répandue des maladies tropicales parasitaires. Il est à l’origine de 200 millions de malades et la cause de près d’un demi-million de décès par an chez les résidents et visiteurs des régions affectées partout dans le monde.
L’épidémiologie du paludisme est très complexe, elle dépend entre autres de l’altitude, du climat (température, humidité), de la présence de sites de reproduction des moustiques et du comportement des gens dans la région. Approximativement40% de la population mondiale dans près de 109 pays, dans les zones tropicales et subtropicales, ainsi que les voyageurs dans ces zones sont exposés au paludisme. Le risque est le plus élevé en Afrique subsaharienne, Papouasie- Nouvelle- Guinée et les îles Salomon. Il y a un risque considérable sur le sous-continent indien, l’Amazonie et les zones rurales de l’Asie du Sud-est.
Le plus important de ces cinq espèces de Plasmodium causant la maladie chez l’homme est le Plasmodium falciparum (P.falciparum), le plus fréquent en Afrique et responsable de presque tous les cas de décès par le paludisme. (P.falciparum est la cause d’insuffisance rénale, respiratoire multi-viscérale).
Le paludisme résultant d’autres espèces (non dû au P.falciparum) conduit rarement à la mort durant phase aigue de la maladie, sauf chez les femmes enceintes ou lorsqu’il est associé à d’autres maladies chroniques non traitées.
Par ordre d’importance, il inclut P. vivax, P. malariae, P. ovale; P. knowlesii. La dernière espèce a été récemment reconnue comme pouvant causer la maladie chez les humains.
P. vivax et P. ovale peuvent provoquer des épisodes répétés de paludisme, même sans réinfection, à cause de la présence continue du parasite dans le foie, même si la maladie aigue a été bien traitée. Seule la Primaquine peut éradiquer ces parasites; ce médicament n’est pourtant pas utilisé dans le traitement du paludisme aigu. Presque partout dans le monde, P. falciparum a développé une résistance contre plusieurs médicaments préventifs et curatifs anti-paludéens.
Il n’existe pas de vaccin contre le paludisme. Le paludisme est transmis par la piqûre de l’anophelle femelle infectée par le parasite. Ensuite le parasite infecte le foie et les globules rouges du sang humain. La période d’incubation (le temps entre la piqûre et les premiers signes de la maladie) varie entre 7 et 17 jours pour tous les types de malaria (mais peut varier encore plus, dépendant d’autres facteurs), sauf pour le P.malariae, qui se manifeste 18 à 40 jours après la piqûre infectée.
Il n’y a pas de symptôme ‘typique’ du paludisme. Tout patient souffrant d’un syndrome ‘grippal’ avec au moins un des symptômes suivants, A LE PALUDISME JUSQU’À PREUVE CONTRAIRE: fièvre, frissons, maux de tête, douleurs musculaires ou articulaires, diarrhée.
La suspicion d’un cas de paludisme est une URGENCE MÉDICALE et nécessite une consultation médicale immédiate.
Le diagnostic correct et un traitement efficace dépendent d’une anamnèse (interrogatoire) complète, de l’histoire détaillée du voyage et de l’exposition, d’un examen physique complet et d’une confirmation auprès d’un laboratoire fiable afin de confirmer le diagnostic clinic du paludisme or tout autre état ménacant la vie du patient avec fièvre.
Prevention
1. Évitez d’être piqué: Les moustiques Anophèles sont actifs entre le crépuscule et l’aube. Évitez d’être piqué durant toute l’année dans une zone à haut risque de paludisme, mais surtout pendant ou juste après la saison des pluies. Il existe d’autres mesures efficaces contre les piqûres. Couvrez-vous: manches longues, chaussettes, chaussures (90% des piqûres de moustique se font en dessous des genoux!) Appliquez les répulsifs DEET (diéthyltoluamide) sur la peau exposée toutes les 4 heures. Dormez dans des espaces climatisés ou avec des moustiquaires aux fenêtres; dormez sous une moustiquaire imprégnée.
2. Consultez le plus rapidement possible: Tout syndrome grippal (fièvre, frissons, maux de tête, douleurs musculaires ou articulaires, vomissements, diarrhée) qui commence après 7 jours et 6 mois (même plus) après un séjour en zone de paludisme est considéré comme un paludisme. Même si vous ne vous rappelez plus d’être piqué, et même si vous avez pris correctement votre médication anti-palu. Consultez un service médical immédiatement, et insistez pour que le diagnostic soit confirmé par un test de laboratoire (test rapide d’antigène du paludisme ou microscopie de la goutte épaisse), de préférence suivi d’une analyse complète de sang (numération formule sanguine).
3. Prenez “la pilule”: la chimioprophylaxie (prévention chimique ou médicale) du paludisme tue les parasites avant que le voyageur (qui n’a pas d’immunité naturelle au paludisme et n’est jamais acquise en dépit d’infections repetées) ne devienne cliniquement malade. Il agit sur les parasites durant la phase sanguine lorsque les parasites quittent le foie à la fin de la période d’incubation.
Cependant, Atovaquone/Proguanil agit directement sur la phase hépatique juste après la piqûre. Ainsi donc, la chimioprophylaxie devra être commencée avant l’arrivéee dans la zone endémique afin de s’assurer que les concentrations sanguines des médicaments sont atteintes et que le médicament sera toléré. Pour les mêmes raisons, la chimioprophylaxis doit être poursuivie pour 4 semaines après le départ de la zone endémique afin d’assurer que les derniers parasites sortant du foie sont éradiqués.
Du fait que Atovaquone/Proguanil agit également au stade hépatique parasitaire, il peut , de ce fait, être discontinué 7 jours après le départ de la zone endémique du paludisme.
Aucun médicament ou méthode de prévention contre les piqûres n’est fiable à 100%, mais bien choisie et appliquée correctement, cette combinaison peut assurer 90% de protection contre la maladie et le décès lié au paludisme. Il a été prouvé même en cas de maladie, la probabilité d’évoluer vers un neuropaludisme est diminuée et la probabilité de mourir est réduite significativement.
Aucun médicament n’est dépourvu d’effets secondaires: la décision de prendre ou non la chimioprophylaxie contre le paludisme doit être prise lors de la consultation avec un professionnel de la santé qualifié dans le domaine de connaissance de risques liés au paludisme dans la zone à visiter, aux antécédents médicaux ou des médicaments à usage chronique que le voyageur aurait ou utilise, la disponibilité de la prophylaxie, les effets secondaires potentiels et le coût des médicaments antipaludéeens appropriés disponibles.
Les personnes résidant dans les zones endémiques de malaria deviennent partiellement immunisées à cause d’infections fréquentes; par ailleurs le taux de mortalité chez les petits enfants reste élevé.
Les voyageurs ne deviennent jamais immunisés quand bien même ils seraient fréquemment infectés – et ils demeurent en danger de mort à chaque fois qu’ils contractent le paludisme.
LES MEDICAMENTS DE PREVENTION DU PALUDISME
Mefloquine 250mg (Mefliam®, Lariam®), 1 comprimé par semaine, chaque semaine le même jour, après le petit déjeuner, en prenant assez de liquide. Commencez une semaine avant d’arriver dans la zone de paludisme, continuer durant tout le séjour et pendant 4 semaines après avoir quitté la zone. Si vous ne l’avez jamais utilisé auparavant, il est recommandé de commencer 3 semaines à l’avance, pour être certain de l’absence d’effets secondaires. Evitez la forte consommation d’alcool pendant 24h avant et après la dose hebdomadaire. Ceux qui souffrent d’épilepsie, de maladies neuropsychiatriques ou psychologiques, ou d’un rythme cardiaque irrégulier ne devraient pas prendre ce médicament; de même que les pilotes et les plongeurs. Si des effets secondaires mineurs surviennent, essayez de couper la dose en deux (par exemple: prenez un demi comprimé le dimanche et l’autre moitié le jeudi). Si des effets secondaires majeurs surviennent (vertige, agitation, dépression ou rythme cardiaque accéléré), arrêtez le médicament et consultez un médecin.
- Enfants: Méfloquine peut-être prescrite chez les enfants pesant plus de 5 Kgs. Prescrire en function du poids.
- Grossesse: c’est le médicament de premier choix pendant tous les 3 trimestres de la grossesse.
Doxycycline 100mg: prendre 1 comprimé par jour, après un petit-déjeuner copieux, en prenant assez de liquide. Commencez 2 jours avant d’arriver en zone à risque; continuer quotidiennement pendant le séjour et pendant les 4 semaines après la sortie de la zone. Ceux qui souffrent de pyrosis (‘brûlures d’estomac’)ou d’ulcère gastrique ne devraient pas prendre ce médicament. Les personnes sensibles au soleil (peau claire) devraient prendre des mesures de protection additionnelles. Sans danger pour les plongeurs.
- Enfants: interdit avant l’âge de 8 ans, de préférence pas avant l’adolescence.
- Grossesse: interdit pendant toute la grossesse et l’allaitement.
Atovaquone 250mg /Proguanil 100mg en association fixe (Malarone® /Malanil® /Mozitec®/
Malateq®): 1 comprimé par jour, après le petit-déjeuner, en prenant assez de liquide .Commencez 1 jour avant d’entrer dans la zone de paludisme, continuer quotidiennementpendant le séjour et pendant 7 jours après avoir quitté la zone. Il peut être prescrit aux pilotes
dans les conditions normales applicables pour piloter sous medication et peut-être prescrit avec attention particulière aux plongeurs.
- Enfants: la forme pédiatrique du Malarone®/Malanil® peut-être prescrite aux enfants pesant plus de 11 Kgs. Prescrire en fonction du poids.
- Grossesse: contrindiqué durant la grossesse et l’allaitement (il n’y a pas de données scientifiques fiables disponibles).
TRAITEMENT D’UN CAS SUSPECT DE PALUDISME
Il n’y a pas de symptôme ‘typique’ du paludisme. Tous les patients souffrant d’un syndrome ‘grippal’ avec au moins un des symptômes suivants, ONT LE PALUDISME JUSQU’À PREUVE DU CONTRAIRE: fi èvre, frissons, maux de tête, douleurs musculaires ou articulaires, diarrhée.
- Consultez immédiatement un service médical, expliquez que vous pensez avoir le paludisme et insistez pour faire un examen médical complet et un test de laboratoire.
- S’il n’y a pas de service médical, et si vous avez le matériel avec vous:
- Demandez à un compagnon expérimenté de vous faire le test rapide de paludisme (test antigène).
- Avec ce résultat, essayez d’obtenir un avis médical téléphonique d’un service de médecine de voyage.
- Si le test rapide est positif, commencez le traitement d’urgence.
- Rendez-vous immédiatement vers un centre medical de bonne qualité.
- Rappelez-vous:
- Un seul résultat négatif n’exclut pas le paludisme!
- Tous les cas de fièvre ne sont pas dus au paludisme la fièvre est peut-être due à une autre maladie qui nécessite un traitement d’urgence!
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Le test rapide (d’antigène) de paludisme
Ce test détecte la présence d’un élément chimique de la paroi du parasite: l’antigène. Ce test est utilisé pour diagnostiquer un nouveau cas de paludisme, mais ne peut être utilisé pour surveiller l’efficacité du traitement (le test restera positif pendant deux semaines après un traitement efficace). Il y a plusieurs types et marques de test rapide, mais ils ne sont pas tous de même qualité. Comme le seul parasite qui cause des cas de paludisme mortel chez les voyageurs est le P.falciparum, et que les tests rapides qui détectent plusieurs types sont moins sensibles et moins spécifiques, le test qui détecte seulement ce type est préférable. Tout voyageur qui envisage d’utiliser le test sur le terrain doit être formé à son utilisation avant le voyage !
Traitement d’urgence
Ce traitement est indiqué et approprié pour les voyageurs qui seront éloignés de services médicaux pendant leur séjour.
Pharmaceuticals | How and how | Comments |
Coartem®/Riamet® 1 comprimé = Artemether 20mg + Lumefantrine 120mg |
Adulte: 4 comprimés en une seule dose, à répéter 8 heures après; Continuer 2 fois par jour pendant 2 jours |
À prendre avec de la nourriture grasse ou avec du lait |
Sulfate de quinine 1 comprimé de 300mg PLUS Doxycycline 1 comprimé de 100mg |
Adulte: 2 comprimés (sulfate de quinine), 3 fois par jour pendant 7 jours Adulte: 1 comprimé (Doxycycline), 2 fois par jour pendant 7 jours |
Ne pas les prendre dans les 12 heures après avoir pris la Méfl oquine Après le repas |
Enfants: traitement à déterminer en consultation avec votre médecin.
En Afrique, les voyageurs peuvent aussi rencontrer les médicaments suivants:
- Artesunate + Méfloquine (Artequin®), Amodiaquin (Falcimon®),
- Sulfadoxine-Pyrimethamine (Arinate®) ou Dihydroartémisine (Euraksim®).
- Ces médicaments sont des alternatives acceptables en cas d’absence des médicaments précédents. Selon les recommandations de l’OMS, l’Artesunate et ses dérivés ne devraient pas être pris en monothérapie.
- Tout patient souffrant du paludisme, traité à la quinine intraveineuse ou de l’Artésunate injectable, devra être hospitalisé dans un centre médical bien équipé et disposant d’une unité des soins intensifs. Si tel n’est pas le cas, une évacuation sanitaire vers un centre sophistiqué disposant de cette unité est vitale.
Mise à jour 2019